Ne t'arrête pas de courir Mathieu Palain
« Ne t’arrête pas de courir » de Mathieu Palain a été pour moi aussi synonyme de vitesse, puisque je l’ai lu quasiment d’une traite ! J’ai été atteinte par une forme d’ivresse dans ma lecture, à l’instar de Toumany Coulibaly, cet ancien de champion France du 400 mètres qui s’adonnait également à des cambriolages, en parallèle à sa vie d’athlète, de mari et de père de famille…
A travers les allers-retours de Mathieu Palain en prison afin d’aller visiter Toumany – en sa qualité de journaliste mais aussi, au fil du temps, de proche confident – celui-ci tente de comprendre comment un mec honnête sur le plan professionnel – et au demeurant très gentil et sympathique – peut-il la nuit se transformer en braqueur de pharmacie, entrainant régulièrement des courses-poursuites avec la police, se soldant parfois jusqu’à sa mise en captivité… Comment vient-on à compromettre sa vie entière pour des butins aussi maigres que 300 euros ?
Tout simplement captivant !
Au petit bonheur la chance Aurélie Valognes
En 1968, Jean a six ans quand il est confié du jour au lendemain à sa grand-mère pour y passer l’été, mais en vérité c’est pour toujours, et ils n’avaient ni l’un ni l’autre prévu ça !
Mémé Lucette n’est pas commode, mais dissimule un cœur tendre. Jean, véritable moulin à paroles, est un tourbillon de fraîcheur pour celle qui vivait auparavant une existence paisible, rythmée par ses visites au cimetière et sa passion pour le tricot.
Lucette et Jean vont s’apprivoiser en attendant le retour de la mère du petit garçon.
Ensemble, dans une société en plein bouleversement, ils découvrent que ce sont les bonheurs simples qui font le sel de la vie.
Un duo improbable et attachant, une cure de bonne humeur garantie ! Le récit est très bien raconté, avec des chapitres courts, un écriture sincère.
Le petit bonhomme de l’histoire parle beaucoup et emploie des expressions d’enfants qui respirent le « vécu ».
Le Flambeau Jonathan Cohen
Retour de flamme avec le Flambeau qui parodie cette fois l’émission « d’aventure » Koh Lantha !
Au revoir la villa et bonjour Chupacabra, Marc et 15 autres candidats vont devoir s’affronter et survivre sur une île déserte pour gagner la somme incroyable de 450€. Épreuves physiques, manipulations mentales et trahisons émotionnelles seront les ingrédients de ce cocktail tropical.
Les avis seront partagés : Génial pour certains, nul (esprit canal+ pourtant…) pour les autres ! Mais cette parodie ne laissera personne insensible. Jonathan Cohen réunit un beau casting dans des situations toujours aussi improbables et terriblement drôles ! Sous cet humour décapant, on y retrouve la critique cinglante de toutes ces émissions de télé-réalité où, tout, du montage au placement de produit, en passant par le profil des candidats hyper stéréotypé, n’est qu’un prétexte pour fidéliser le spectateur-consommateur !
Pour ma part, j’attends de consommer avec impatience une troisième aventure de Marc et tous ses amis !
Dans les brumes de Capelans Olivier Norek
Cette traque au serial killer à l’intrigue haletante se lit avec avidité dans une ambiance pesante, amplifiée par l’endroit où elle se déroule, dans les brumes de l’île de Saint Pierre et Miquelon au large du Canada.
Un grand coup de cœur qui marque le retour du capitaine Coste dans une quatrième enquête.
Après avoir voulu mettre fin à la carrière de capitaine de police au groupe crime de la SDPJ du 9.3, Coste s’est vu proposé un emploi sous secret défense, dans une résidence isolée à Saint Pierre.
Sur le continent, des jeunes filles sont victimes d’un tueur en série insaisissable, jusqu’au jour où l’une d’elle est retrouvée vivante. Etant la seule à identifier le monstre, elle intègre le programme de protection des témoin, elle est transférée auprès de Coste qui devra gagner sa confiance et la faire parler.
Un triller atypique, curieux et bien mené, il faut aller jusqu »au bout de l’histoire pour connaître le dénouement de l’intrigue.
La ballade de Sean Hopper Martine Pouchain
Un roman fidèle à l’esprit de la collection « X’prim » dans laquelle il est publié chez Sarbacane : percutant, totalement ancré dans le réel – au point que certains de ses thèmes risquent de heurter fortement la sensibilité des âmes de ses lecteurs aussi bien jeunes qu’adultes, et ce quand-bien même il est classé en jeunesse. Ce qui, dans « La ballade de Sean Hopper », a été très dur à avaler pour moi – au sens propre comme figuré – c’est le destin des bêtes et la description de l’abattoir. C’est là, dans ce lieu à la barbarie banale, que Sean Hopper vise tous les jours entre les yeux apeurés des bovins avant d’appuyer sur la détente. Cruel, insensible, ce bourreau /bourru est craint par tous, jusqu’à ce qu’un accident de la route sur fond de rupture, d’alcool et d’AC/DC hurlant fasse basculer « l’ordre des choses »… et que la carapace éclate.
Cette histoire de transformation est vue à travers le regard de son voisin Bud, un jeune garçon lui aussi enfant de cette Amérique pauvre, rustre et sans merci, abandonné par sa mère à une grand-mère éteinte mais vivant au plus proche de la nature.
Dites comme ça, les choses semblent bien sombres. Et pourtant, le style est parcouru de douceur – l’innocence du jeune garçon, d’abord, qui confère à l’innocence de toute chose, les pouvoirs liés à la sensibilité affleurante de Sean, ou encore tout l’amour qui émane de Bonnie, la copine de Sean – celle qui le quitte pour sa brutalité mais qui continue de l’aimer même après…
Ce n’est pas un coup de cœur pour moi, mais je trouve qu’il vaut quand-même le détour, pour toutes les raisons citées précédemment ainsi que pour la révélation de la fin concernant Sean !
Les omniscients Vincent Dugomier ; Renata Castellani
« Les omniscients » de Vincent Dugomier et Renata Castellani est la dernière série BD jeunesse à ne pas rater, surtout si vous avez aimé « Les enfants de la résistance » puisqu’elle partage le même scénariste ! Mais cette fois, on change de registre puisqu’on part dans la science-fiction : cinq adolescents se lèvent un beau matin en ayant l’impression d’avoir des acouphènes. En réalité, ils se révèlent tous dotés de la connaissance absolue… Bientôt, l’information sur ce pouvoir surréaliste traverse le monde entier, et les adolescents sont mis à l’abri par le FBI ; mais la connaissance absolue attire bon nombre de curieux, qui ne leur veulent pas que du bien…
De la Grèce aux Etats-Unis, ce premier tome montre comment les adolescents accueillent tour à tour la réception de ce nouveau pouvoir : de James, qui sur interrogation de son petit frère lors du petit déjeuner en famille, se met à recracher une définition de l’acouphène digne d’un dictionnaire, à Jessica, qui devine les conséquences futures de ce qui est relaté dans le journal et subit l’incompréhension de son père, en passant par Albert qui s’ennuie en cours et sait que d’autres que lui ont les mêmes capacités hors-norme, ou encore Diego, qui arrive de nulle part en haut de l’immeuble où s’était réfugiée Amber, laquelle, effrayée par ce qui lui arrive, voulait en finir. Et c’est là que le FBI va décider de les mettre « en sécurité »…
Dans cette aventure trépidante et ultra addictive, tous ne pourront compter que sur eux-mêmes… et sur un certain docteur Schweitzer !
Le scenario est très bien construit, et la fin de ce premier tome donne vraiment envie de lire la suite. J’ai hâte de l’avoir sous la main !