Mars – Avril 2022

Roman adulte

La vraie vie Adeline Dieudonné

L'iconoclaste

Ce roman nous plonge dans la vie d’une famille, presque ordinaire, qui vit dans la violence.

  • La violence du père, chasseur de gros gibiers, qui bat sa femme avec sauvagerie, sous les yeux de ses deux enfants.

  • La violence subie par la mère, transparente, craintive, soumise aux humeurs de son mari.

  • La violence du choc subi par les enfants qui assistent à l’explosion du visage du glacier alors qu’il leur préparait leurs glaces.

  • La violence faîte aux animaux.

Dans toute cette violence, le courage de l’adolescente et sa détermination de devenir une guerrière pour arrêter cette spirale infernale.

Malgré la dureté du récit, l’histoire nous prend et nous pousse à aller jusqu’au bout, en se disant c’est pas possible il va se passer quelque chose, et découvrir enfin un final magistral.

Il est difficile de commenter ce récit, très dur, mais qui ne vous laisse pas insensible, je ne dirai pas que c’est un coup de coeur, mais il faut le lire tout simplement, il est à découvrir.

Michelle
Témoignage

L'homme-chevreuil Geoffroy Delorme

Les arènes

C’est le récit d’une immersion dans une forêt, cet écosystème précieux, méconnu voire sacrifié. C’est aussi et surtout le récit d’une plongée dans le regard d’animaux sauvages, en particulier des chevreuils…

Geoffroy Delorme, c’est cet homme qui est parti vivre en forêt pendant 7 ans (avec quand-même quelques retours à la vie « normale »). 7 ans, et autant d’hivers pendant lesquels il ne s’autorisait qu’une casserole pour faire bouillir l’eau, une petite poêle, un couteau, un briquet, un petit miroir (pour diagnostiquer les éventuelles piqûres), et son appareil photo.

Se sentant inadapté aux injonctions de la société et à ses « valeurs », il décide progressivement d’aller se fondre dans la faune et la flore de la forêt où il fera la rencontre de divers animaux sauvages (renards, sangliers, blaireaux…). MAis ce sont les chevreuils qui vont, au fur et à mesure du temps, devenir sa « vraie famille ».

S’il se met à les observer et à imiter leurs comportements, c’est d’abord pour adopter leurs techniques de vie et de survie en forêt la : par exemple, il a constaté que les animaux des forêts ne dorment pas plusieurs heures en continu, mais par « à-coups » ce qui empêche le corps de trop se refroidir pendant l’hiver.

Mais le but est aussi d’être acceptés dans leur communauté : c’est d’ailleurs ce qui a retenu le plus mon attention dans ce témoignage : comment, au fil des semaines, il parvient à faire tomber la barrière de la méfiance et à faire éclore une confiance mutuelle.

On pleure avec les chevreuils l’assassinat de leurs proches par les chasseurs, on pleure la réduction toujours plus importante de leur espace de vie, on se réjouit avec eux des naissances, on s’égaye avec eux lors des moments de jeux, bref, on vibre avec ces animaux sauvages. Et on découvre qu’ils sont des êtres doués de sensibilité, voire même d’empathie…

Geoffroy Delorme nous livre donc des conseils pour survivre en forêt (aussi, par exemple, l’indispensable connaissance des plantes, des baies et des racines, les techniques comme l’enfouissement de ses vêtements pour les garder au sec…), mais au-delà de tout ça, ce témoignage fait prendre conscience des dégâts que l’on inflige à la flore, et donc par extension à la faune, bref, à la biodiversité.

Je finirai cet avis par une mention aux nombreuses magnifiques photos des animaux qui jalonnent le récit. Toujours accompagnées d’une légende sur la personnalité ou les moments marquants de la vie de l’animal en question, qui furent un temps compagnons de Geoffroy, elles nous saisissent au plus profond de nous-même et nous invitent ainsi directement à changer notre regard sur la nature…

Nina
Roman adulte

Six pieds sur Terre Antoine Dole

Robert Laffont

Antoine Dole nous emmène dans une histoire qui nous plonge dans la vraie vie, celle de 2 individus, depuis leur naissance, jusqu’à leur rencontre : Jérémy et Camille s’aiment mais sans vraiment être heureux ensemble.

Camille désire un enfant et cela va réveiller en Jérémy des doutes, des peurs, car lui-même peine à trouver sa place parmi les vivants…

C’est ça la vraie vie, qui n’est pas celle qui fait rêver, mais plutôt celle qui nous rend plus fort et plus grand. Car qui n’a pas déjà vécu des moments de faiblesse, des moments douloureux ou des moments de doutes ?

Il a su détailler avec justesse les émotions et les sentiments de chaque personnage et c’est ce qui rend la lecture fluide, attachante, et vivante.

Antoine a réussi à me surprendre, lui qui écrit plus pour les enfants et sa fameuse Mortelle Adèle.

Alors c’est sûr, ce livre n’est pas dans la lignée des feel-good car il traite de plusieurs thèmes pas très joyeux, mais c’est aussi ça la beauté et la force de ce roman.

Je ne vous en dis pas plus alors si vous aussi, vous voulez découvrir le vrai M.Tan, n’hésitez pas à réserver « six pieds sur terre ».

Marie-Line
Album-documentaire

Je suis au monde Julieta Canepa ; Pierre Ducrozet ; Stéphane Kiehl

Actes Sud

Ce qui m’a attirée d’emblée, c’est d’abord le livre en tant qu’objet. Il est magnifique, les illustrations, en premier lieu, le sont. Grâce à l’emploi de différentes couleurs, elles mélangent différents univers, ce qui invite le lecteur à la fois à la rêverie mais aussi à la réflexion : l’homme fait partie de la nature, il appartient au monde au même titre que les animaux, les coraux ou les plantes que l’on voit dessinées…

Pour ce qui est de la lecture, c’est vraiment dynamique : le texte est peut-être en petits caractères mais certaines parties sont écrites en grand et en couleur. La « première immersion » (qui est en fait le premier chapitre) s’intitule « Devant nous ». Nous sommes invités à regarder autour de nous, comme pour prendre le pouls de la planète.

Ensuite, tout est bien amené : ça parle de la vie sur Terre, et évidemment ça parle de notre impact sur cette vie, bref, sur le monde. Les chapitres mettent en regard ce qui se passe depuis les années 50 (la « grande accélération » de la production, de la consommation, de la population…) avec ce qui se passe depuis des milliers d’années. On comprend donc évidemment que nos modes de vie occidentaux engendrent des déséquilibres et ont des effets néfastes.

Mais ce que je salue, c’est que le livre décrit aussi les conséquences « positives » que l’on a depuis cette fameuse accélération, notamment en médecine et en chimie. Un message pas culpabilisateur, juste descriptif, et en même temps poétique. Du coup, le tout est super immersif ! La « dernière immersion » finit d’ailleurs sur l’idée d’un futur plein de possibilités…

Nina
Roman adulte

La rose de Minuit Lucinda Riley

City éditions

Nous voyageons entre Angleterre et Inde, deux pays qui n’auraient pas dû se rencontrer, et pourtant !

Anahita et Donald sont touchés par un amour qu’ils pensent tous deux immuable.

Mais un imprévu doit les séparer quelques temps et le domaine de Donald doit être sauvé.

Sa mère va tout mettre en œuvre pour rendre impossible leurs retrouvailles.

Anahita et Donald vont-ils se retrouver ?

Carol
Album jeunesse

L'as du bobard Philip Bunting ; Laura Bunting

Kaléidoscope

C’est l’histoire d’un oiseau-lyre qui est passé maître dans l’art de raconter des mensonges. Après tout, falsifier un peu la réalité pour rigoler un coup quand les autres tombent dans le panneau ou pour se mettre en avant, ça ne fait pas de mal !
Sauf qu’un jour, il raconte qu’il a « battu quinze renards à ailes nues » Evidemment, ça finit par se retourner contre lui, et du coup il décide de ne dire rien que la vérité. Mais là aussi, ça attire des ennuis !
Construit un peu comme une BD ou un dessin animé comique, cet album est très drôle, la narration, le graphisme (leurs têtes particulièrement), surtout pour les plus grands (il peut être un peu compliqué pour les moins de 7 ans).

Nina