Mai – Juin 2023

BD adulte

Musée Chabouté

Glénat

Chabouté a encore frappé avec cette merveilleuse BD qui nous plonge dans le Musée d’Orsay, ou plutôt dans le regard de ses œuvres.

Au fil des pages, nous découvrons les visiteurs qui observent tableaux et sculptures…puis arrive le moment où le musée ferme ses portes et là, une deuxième vie commence : ce sont les œuvres qui prennent vie.

Elles voient, elles observent, elles écoutent, elles s’inventent une vie, un rituel, elles s’interrogent, elles rêvent… Mais surtout, les rôles s’inversent et elles se racontent alors leur journée.

Une BD où l’on contemple les observés et les observateurs, avec tantôt un côté poétique, tantôt un côté humoristique. Un vrai petit coup de cœur !

Marie-Line
BD adulte

L'art du sushi Franckie Alarcon

Delcourt

L’auteur retrace son voyage au Japon et ses différentes rencontres autour du sushi. Des traditions ancestrales aux sushis industriels vendus en France, la bande dessinée nous plonge dans la culture japonaise en abordant de nombreux savoir-faire.

Il s’agit en fait d’un documentaire assez pointu. Le fait de retranscrire les informations et les rencontres à travers une bande dessinée est malin et inattendu. Cette forme d’édition rend plus accessible un domaine qui pourrait être réservé aux initiés et aux passionnés.

Une belle découverte !

Isabelle
Roman historique

Le bal des folles Victoria Mas

Albin Michel

Ce roman nous relate la condition féminine au 19ème siècle, la moindre liberté pouvait être sanctionnée par un « internement ».

Ces malheureuses femmes devenaient l’objet d’études supervisées par le Professeur CHARCOT à la SALPETRIERE.

Victoria MAS nous transporte dans la vie de plusieurs de ces femmes dont le destin a basculé par une « mauvaise rencontre », une « mauvaise pensée », une « violence « …

L’une d’elle, Emilie, se trouve soumise abusivement à ce sort, par son père.

Comment va-t-elle pouvoir sortir de ce cauchemar ?

Bonne lecture !

Carol
Roman adulte

Une bête au paradis Cécile Coulon

L'iconoclaste

C’est l’histoire d’une lignée de femmes ( la grand-mère et la petite-fille ) qui renoncent à leur vie pour une terre, celle de la ferme du Paradis. Sous forme d’un huis clos, la lecture fait monter la tension, l’angoisse qui règne au sein de cette famille. Il est difficile de savoir quelle forme le Mal va prendre, mais on sent une sorte de fatalité implacable qui va le faire surgir. Il y a beaucoup de force dans ces pages, celle des corps qui s’aiment, celle des êtres qui souffrent. Les personnages de Cécile Coulon sont remarquablement caractérisés, d’une terrible humanité, psychologiquement intenses. Leurs tourments et leurs excès s’entrechoquent : – la vieille Émilienne, la matriarche qui tient ferme l’exploitation agricole, d’une rudesse et d’une solidité à toute épreuve, capable de douceur comme de violence, capable de caresse comme de gifle, et tous autour d’elle s’appuyaient sur ce corps pour rester debout. – Blanche, chez qui la mort de ses parents à cinq ans a provoqué un chaos et en a fait une guerrière, mais qui était restée aux yeux des autres une enfant. – Louis, le commis d’Émilienne, qui aime passionnément Blanche alors que pour cette dernière il n’occupe que la place d’un animal domestique, intelligent et docile. – Alexandre, le premier amour de Blanche qui n’a qu’une ambition depuis son enfance : s’extraire de ce milieu rural – Gabriel, le frère jumeau de Blanche, hanté par la tristesse, aussi frêle dans sa peau que gigantesque dans son chagrin, qui avance sur le bas côté dans l’ombre de sa sœur et de sa grand-mère.

Un roman rempli d’un souffle puissant, profond, entre poésie et rudesse et violence tapie. L’écriture veut que le lecteur ressente les choses.

J’ai découvert cette auteure, j’ai beaucoup aimé ce livre, un gros coup de cœur.

Michelle G
Roman adulte fantastique

Blackwater, tome 1 Michael Mc Dowell

Monsieur Toussaint Louverture

Arrêtons-nous d’abord sur les somptueuses couvertures de cette série en 6 tomes, qui comme d’habitude chez « Toussaint Louverture », annonce également un contenu de qualité. Blackwater fait référence à la rivière dont dépendent la vie, le travail et la cohésion des habitants de Perdido, cette ville reclue d’Alabama de la fin du 19ème siècle. Le premier tome s’ouvre sur la crue dévastatrice de cette rivière qui non seulement met à l’arrêt les nombreuses scieries de la région, obligeant les habitants à se réfugier dans l’église sur la colline et à abandonner leurs maisons submergées, mais qui semble surtout livrer des choses étranges sur son passage, à commencer par une femme, Elinor Dammert. L’apparition de cette beauté subjuguante dotée de capacités surnaturelles de nageuse va en effet bouleverser les liens de la communauté et, à l’image de l’eau qui imprègnera de sa putréfaction les tréfonds des habitations longtemps après le retour de la rivière dans son lit, s’immiscer dans les nœuds de l’une des grandes familles de la ville…

Je suis férue de fantastique dans son sens premier, quand apparaissent des phénomènes surnaturels inexpliqués dans un monde réaliste. Alors là, forcément, j’ai adoré !

Nina