Au revoir là-haut Pierre Lemaître et Christian de Metter
ROMAN
Pendant la grande guerre, Edouard sauve la vie d’Albert avant d’être gravement blessé au visage. Albert va alors prendre soin de lui et lui permettre de survivre, malgré lui…
De retour des tranchées, ces deux poilus, gueule cassée pour l’un – doux rêveur pour l’autre, comprennent que la société civile n’a pas de place pour eux.
Ils imaginent alors une formidable arnaque aux monuments aux morts et prennent leur revanche sur cette société d’après guerre pervertie par l’appât du gain, gangrenée par la hiérarchie, l’hypocrisie et les ambitieux.
Ce roman, prix Goncourt, est un chef-d’œuvre d’humanité. Pierre Lemaître y décrit, sans complaisance, l’horreur de la guerre, le mépris des puissants et des nantis pour le peuple. Chaque personnage y est fouillé, travaillé, recherché. Les personnages féminins y ont une place centrale; note de douceur et d’empathie, porteuses d’espoir.
Albert et Edouard pourraient être nos fils, et, à la lecture de ces pages, nous mesurons la chance qui est la nôtre de vivre ici et maintenant.
BD
Un peu courte et approximative selon moi; mais comment retranscrire une telle richesse d’écriture ?
Je n’ai pas particulièrement accroché au graphisme, ni aux illustrations un peu trop théâtrales.
Quelques moments d’émotions cependant.
La chambre des merveilles Julien Sandrel
Thelma est absorbée par sa vie professionnelle chargée qu’elle fait systématiquement passer en priorité. Alors que son fils de 12 ans, Louis, souhaite lui faire une confidence, elle répond finalement à un appel téléphonique professionnel.
Durant cet appel, Louis se fait percuter par un camion alors qu’il dévale la rue sur son skate.
Louis est plongé dans le coma, entre la vie et la mort. La vie de Thelma bascule alors.
Après une période de découragement, Thelma prend la décision de réaliser les rêves de son fils, consignés dans un carnet qu’elle retrouve dans sa chambre.
Elle s’accroche à ses rêves pour les faire vivre par procuration à Louis, en espérant qu’il sorte du coma avant que les médecins ne prennent la décision d’arrêter les soins.
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[Roman] Ce premier roman de Julien Sandrel est bien écrit, rythmé. Il est souvent poignant mais les traits d’humour et les situations cocasses apportent une légèreté agréable.
Nous sommes happés par les défis successifs réalisés par Thelma et espérons avec elle un avenir meilleur.
Julien Sandrel porte une vision assez réaliste sur l’amour filial, les rapports parent/enfant.
Le roman est original et aborde des thèmes profonds, parfois difficiles. Il donne à réfléchir et donne envie de croquer la vie à pleine dents en profitant de ses proches !
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[BD] Les illustrations sont agréables, belles, percutantes.
L’histoire est très fidèle au roman de Julien Sandrel; certains passages y sont même retranscrits.
La BD est riche de détails. Les descriptions faites dans le livre sont superbement illustrées.
L’esprit du livre, entre tragique et situations comiques, est conservé. Le message et “la morale” de l’histoire également.
Les sentiments sont en revanche plus détaillés dans le roman.
Je pensais être déçue par la BD, dans la mesure où le roman était un coup de cœur. Au même titre qu’un film manque de détail par rapport à un roman, je m’attendais à rester sur mon envie de plonger dans la psychologie des personnages.
C’est donc une très belle surprise qui me donne envie de découvrir d’autres BD, adaptées de roman ou non.
Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur Harper Lee
Nelle Harper Lee, dite Harper Lee, née le 28 avril 1926 à Monroeville dans l’Alabama et morte le 19 février 2016 dans la même ville, est une romancière américaine connue pour son roman Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur (To Kill a Mockingbird), prix Pulitzer en 1961. Vendu à soixante millions d’exemplaires, ce livre est un classique de la littérature américaine, étudié à ce titre dans de nombreuses écoles secondaires des États-Unis, et régulièrement cité en tête des classements des critiques et libraires. Elle ne publiera plus rien avant 2015 (54 ans !)
Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur a fait l’objet d’une adaptation cinématographique en 1962 (en français Du silence et des ombres), réalisée par Robert Mulligan, avec Gregory Peck dans le rôle principal. Le film récolta trois Oscars, dont celui du meilleur acteur et de la meilleure adaptation, ainsi qu’un prix au Festival de Cannes.
Résumé
L’histoire a lieu dans une petite ville d’Alabama durant les années trente et se concentre sur Scout, une fillette de sept ans dont le père Atticus Finch est un avocat qui lutte pour défendre un noir accusé d’avoir violé une blanche. Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur est un véritable roman initiatique, aussi appelé roman d’apprentissage, qui suit les quelques mois de la vie de Scout pendant toute la durée du procès. L’originalité du roman de Nell Harper Lee repose avant tout sur sa légèreté et sur les souvenirs d’enfance de la fillette, le tout contrastant avec la gravité du sujet abordé : le racisme. Par ailleurs, Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur a été publié en Amérique du Nord, en plein cœur de la lutte pour les droits civiques des noirs.
Comparatif bande dessinée / le livre
Le graphisme et les couleurs de la BD m’ont beaucoup plut.
N’ayant jamais lu le livre, j’ai opté pour sa lecture en premier. J’ai » dévoré « le bouquin en un temps record, et il est resté longtemps en rémanence dans mon esprit, c’est dire que j’ai adoré le livre, son écriture, les évènements… même la partie « dure » du procès du jeune homme noir est présentée sans pathos.
Si bien que la BD… ne m’a pas apporté grand-chose. Il y a juste une illustration de l’arbre en bordure de la maison du voisin, lieu important tout au long du livre, que j’ai vraiment situé à la lecture de la BD.
Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n'en as qu'une Raphaëlle Giordano
La lecture commence assez bien. Le style est facile à lire, il y a un peu d’humour et le début de l’histoire intrigue.
Camille, trentenaire, mariée et mère d’un petit Adrien de 9 ans en rentrant chez elle tombe dans les bouchons, décide de prendre une route secondaire, se trompe de d’itinéraire et pour couronner le tout sous une pluie battante crève un pneu qui la fait dévier et se retrouve à moitié dans un fossé et attendez ça n’est pas fini, elle n’a pas de réseau pour appeler un garagiste.
Elle se met en marche à pieds et rejoint une maison pas trop loin où ses occupants lui permettent de téléphoner pour appeler une dépanneuse. En l’attendant, elle discute avec son hôte, Claude, qui lui explique qu’il est ROUNITOLOGUE et aide les gens à développer leur capacité à être heureux ! Un étrange concept selon Camille, mais elle accepte sans réfléchir, ne demandant même pas si elle n’est pas tombé sur un charlatant ?
On se rend compte que, plutôt que de lire un roman, nous tenons en fait entre les mains un livre de « psycho/bien-être » déguisé.
Le livre comporte donc quelques bons conseils. D’autres le sont nettement moins, irréalistes et mal amenés. Aucune péripétie ne vient rythmer ce récit d’une vie trop facile, récit qui est alourdi pour son absurdité grandissante et le style de l’auteur, d’abord sympathique mais qui finit par saouler à force de vouloir avoir l’air « cool ».
J’ai terminé ce livre avec déception et une pointe d’agacement.
Grosse déception de lecture, quand à la BD que j’ai survolée elle ne m’a rien apportée de positif.
La horde du contrevent Alain Damasio ; Eric Henninot
ROMAN
Un monde balayé par des vents incessants et puissants. Une population, des tribus qui vivent recluses, protégées derrière de solides murailles. Et une horde de filles et de garçons formés ensemble depuis l’enfance pour remonter à l’origine du vent. Chacun sa place, chacun sa spécificité, ils partent pour contrer ce vent. Une odyssée qui durera presque une vie entière.
Le roman de Damasio est un OVNI, une expérience de lecture novatrice et inoubliable. Une lecture difficile à aborder. Le lecteur perd ses repères, jongle avec une foison de personnages représentés chacun par des symboles.
Au fil des pages, l’esprit intègre ce style si particulier et le lecteur fait partie de la horde. Roman maîtrisé de bout en bout. Écriture virtuose. Les personnages, la trame, les situations et les décors relèvent du génie.
BD (3 tomes, le 4ème est en cours)
La BD est une merveille. Chaque dessin est un chef d’œuvre. On retrouve, dans chacune des cases, le génie du roman.
Les héros, le monde imaginaire, les différentes étapes du voyage, tout est comme je les avais imaginés.
Et ce vent, personnage central, présent partout, toujours, semble réel, tant le dessinateur a réussi le pari fou de le transcrire sur la page.
Vite… la suite !!
La délicatesse David Foenkinos
Ses parents souvent absents n’ayant pas de bibliothèque, David Foenkinos lit et écrit peu pendant son enfance. À seize ans, il est victime d’une infection à la plèvre, une maladie pulmonaire rarissime pour un adolescent. Opéré d’urgence, il passe plusieurs mois à l’hôpital. C’est sur son lit de convalescent qu’il commence à dévorer les livres, puis à peindre et à jouer de la guitare. De cette expérience, il a gardé une pulsion de vie, une force qu’il a voulu retranscrire dans ses livres.
En 2011, de nouveau avec son frère Stéphane, il co-réalise le film La Délicatesse, adaptation de son roman éponyme de 2009. Le film est nommé dans deux catégories aux Césars 2012, pour le César de la meilleure adaptation, et pour le César du meilleur premier film.
En 2016, le dessinateur et scénariste français Cyril Bonin adapte La Délicatesse en bande dessinée chez l’éditeur Futuropolis.
Résumé : Nathalie a la vie rêvée : elle est jeune, en excellente santé, professionnellement, elle s’en sort bien, et surtout, elle file le parfait amour avec François… jusqu’au jour où ce dernier décède tragiquement, percuté par une voiture. Désespérée, Nathalie se réfugie dans son travail. Mais un jour, elle embrasse sans réfléchir Markus, un de ses collègues. Elle plaît aux plus grands séducteurs, il est maladroit et introverti, un homme atypique, loin d’être le « genre » de Nathalie, et pourtant… Une idylle inattendue va naître, et susciter bon nombre d’interrogations dans leur entourage.
Comparatif bande dessinée / le livre
- Le dessin et le graphisme de la BD
Dominante Sépia avec un Markus que je ne trouvais vraiment pas réussi, presque « moche » ! C’est le livre qui m’a fait découvrir que Markus a un physique que l’on peut qualifier d’insignifiant… et je ne trouvais pas NATHALIE aussi belle que mon imagination pouvait me la faire envisager
Je lis peu ou pas de BD. C’est certainement très attractif pour les personnes n’ayant pas le goût de lire mais les images sont celles du graphiste et non les miennes, donc ne répondant pas à celles qui me viennent à l’esprit en lisant.
Le récit BD, et c’est facile à comprendre, va à l’essentiel de l’intrigue. J’aime la poésie de certaines descriptions, le temps à entrer dans une relation en suivant les mots de l’auteur, l’harmonie des mots… le livre entre dans la finesse, la « délicatesse” des situations, tout en nuances…
BREF : je préfère le livre à la BD qui dans ce cas est trop descriptive pour ce livre tout en délicatesse !
Charly 9 Jean Teulé ; Richard Guérineau
ROMAN
La courte vie de Charles IX, responsable malgré lui de la St Barthélémy, fils mal aimé de Catherine de Médicis.
L’histoire est ici revisitée par Jean Teulé, avec son ironie, son humour noir, son verbe haut perché. Décalé et sarcastique, ce roman historique n’est peut- être pas son meilleur, mais le lecteur prend ici un plaisir coupable et jouissif à la lecture de cette terrible page de l’Histoire de France, aux antipodes de nos cours d’histoire souvent ennuyeux.
BD
Le style de Teulé est respecté, le texte initial souvent repris et on retrouve la trame du roman. Le choix du rouge et du noir, omniprésent, reflète bien la tragédie des faits et l’état d’esprit des personnages par ailleurs très fidèles graphiquement aux portraits que l’on connaît d’eux.
Roman et BD se lisent facilement et rapidement.