Dans une coque de noix Ian McEwan
« À l’étroit dans le ventre de ma mère, alors qu’il ne reste plus que quelques semaines avant mon entrée dans le monde, je veille. J’entends tout. Un complot se trame contre mon père. Ma mère et son amant veulent se débarrasser de lui. La belle, si belle Trudy préfère à mon père, John, poète talentueux en mal de reconnaissance et qui pourtant l’aime à la folie, cet ignare de Claude. Et voilà que j’apprends que Claude n’est autre que mon oncle : le frère de mon père. Un crime passionnel doublé d’un fratricide qui me fera peut-être voir le jour en prison, orphelin pour toujours ! Je dois les en empêcher
Mon coup de cœur :
Ça commence par : me voici donc la tête en bas dans une femme …. On s’y croirait, et surtout on ressent avec l’auteur, tout ce que le fœtus, l’enfant à naître perçoit : ce qu’elle boit, mange, ce qu’elle fait. La description des assauts de l’amant sont drôles : Tout le monde ne sait pas quel effet ça fait, d’avoir le pénis du rival de votre père à quelques centimètres de votre nez…
C’est dire si j’ai adoré !!!
La mère réveillée par les coups de pieds de son enfant écoute des podcasts ce qui nous donne un récit sur ces productions du genre : « Élevage d’asticots dans l’Utah, Randonnées sur le plateau irlandais du Buren. L’offensive de la dernière chance pour Hitler dans les Ardennes. Parades amoureuses chez les Yanomamis. Les lois du tennis… », notre embryon écoute et s’instruit à merveille
C’est ironique, féroce et hilarant
Le père est effectivement tué, s’en suit une enquête de police …humour noir garanti …
C’est Hamlet revisité, les coupables identifiés
Récit qui ne laisse aucun répit que l’on lit en quelques heures
Neverwhere Neil Gaiman
Richard Mayhew vit à Londres.
Un travail,une fiancée, une vie bien réglée, un avenir tout tracé.
Un soir, il vient au secours d’une jeune fille blessée gisant sur le trottoir.
Elle s’appelle Porte. Elle vient du Londres d’en bas,une cité sous Londres où vivent les laissés pour compte,les fous, les exclus, tous celles et ceux qui ne rentrent pas dans les cases.
Richard va alors parcourir avec elle cet autre Londres, à la recherche des assassins des parents de Porte.
Ce roman est le premier de son genre, la fantasy urbaine.
Neil Gaiman nous fait découvrir une cité enterrée, cachée, où tous ceux que la société n’accepte pas cohabitent, pour le meilleur mais surtout pour le pire.
Un dédale de ruelles, des tueurs sadiques, un ange, un peuple des égouts, des « parle aux rats »…
Un univers fantasmagorique, magique, terrifiant mais aussi fascinant.
Le personnage central du roman est la ville de Londres, que le lecteur explore sous toutes ses facettes.
Un monde de légendes, des héros, des méchants, une quête et un anti-héros, Richard, qui va affronter tous les dangers possibles et imaginables.
Ce roman est aussi une parabole sur les exclus, invisibles aux yeux des privilégiés.
Un roman à réserver aux amateurs de fantastique et d’univers magique.
J’ai dévoré ce livre, mélange de Harry Potter et du Seigneur des anneaux.
Et j’ai quitté à regret les égouts de Londres.
L'opticien de Lampedusa Emma-Jane Kirby
L’opticien de Lampedusa est un homme ordinaire. Il nous ressemble. Il est consciencieux, s’inquiète pour l’avenir de ses deux fils, la survie de son petit commerce. Ce n’est pas un héros. Et son histoire n’est pas un conte de fées mais une tragédie : la découverte d’hommes, de femmes, d’enfants se débattant dans l’eau, les visages happés par les vagues, parce qu’ils fuient leur pays, les persécutions et la tyrannie. L’opticien de Lampedusa raconte le destin de celui qui ne voulait pas voir. Cette parabole nous parle de l’éveil d’une conscience ; elle est une ode à l’humanité.
Mon coup de cœur : Je n’avais pas beaucoup de temps pour lire ce livre…. Je n’avais pas imaginé que je le lirai sur 2 heures de temps sans le quitter un instant
Cela commence comme un roman à l’eau de rose …il fait une belle journée d’automne sur la petite île de Lampedusa. L’opticien, sa femme Thérèsa et 2 couples de leurs amis partent faire une balade de quelques jours sur le bateau le Galata de leur ami Francesco comme ils ont l’habitude de le faire. Le lendemain à l’aube, l’opticien se réveille tôt… prépare du café… les mouettes crient vraiment très fort…. Et là on comprend que ce ne sont pas les oiseaux qui crient mais des migrants naufragés …beaucoup de naufragés ….
Le récit commencé dans la douceur s’amplifie et monte en intensité. Les amis réveillés aident comme ils peuvent. Il y a tant de personnes qui sont en train de se noyer… il y en a trop…ils voudraient tous les sauver. Leur bateau trop chargé risque de chavirer à son tour …
Ils en sauveront 46 sur cet énorme naufrage de près 450 personnes
Le récit est poignant et une fois sur la terre ferme, à guère d’un peu plus d’un kilomètre, les migrants hébergés sont pris en main par les sociétés de secours…le désarroi des amis est immense et le traumatisme aura du mal à s’estomper. La rencontre quelques années plus tard des naufragés et de leur sauveteur sera émouvant.
Personne ne sort nerveusement indemne de cette épopée, le lecteur non plus !