Berthe Morisot Dominique Bona
Le portrait de Berthe Morisot en couverture du livre a été peint en 1872 par Edouard Manet, témoignant d’une très longue amitié amoureuse.
Les femmes de l’époque ne peignaient que pour se divertir, dépendantes de leur mari et vouées à faire des enfants et tenir une maison. Ce livre reprend le combat de Berthe pour s’émanciper et se faire reconnaître comme peintre de métier. Il lui faudra toute sa vie pour réussir… Il retrace par le détail la vie d’artistes tels que Dehas, Renoir, Monet, Mallarmé, porteurs de ce mouvement qui ne sera « impressionniste » qu’après plusieurs années : ces coups de pinceaux « suggérant », plus qu’ils définissent le sujet, ne sont pour la plupart considérés que comme des « barbouillages » et objet de moquerie des visiteurs, ce qui leur fera refuser les grandes expositions.
Fusionnelle avec sa soeur Edma et soutenue inconditionnellement par sa mère, elle attendra 35 ans pour se marier. Son amoureux Puvis de Chavanne ne s’étant jamais déclaré, elle épousera par convention l’un des frères de Manet, Eugène. L’amour dans ce couple s’installera progressivement autour de leur fille unique Julie…
En plus de la vie étonnante de cette femme d’exception, l’auteur sait retracer les méandres de cette vie laborieuse. Elle souligne le caractère assez ingrat et distant de Berthe Morisot mais apporte une quantité de détails sur la vie de tous ces artistes dont les tableaux s’arrachent de nos jours à des prix faramineux. C’est très vivant, très documenté. J’ai beaucoup aimé !
Simone de Beauvoir : une femme engagée Marianne Stjepanovic-Pauly
Simone de Beauvoir incarne la libération de la femme, elle est celle qui a osé briser tous les tabous : le mariage, la maternité, la dépendance vis-à-vis des hommes. Femme et déclassée dans une société bourgeoise et conservatrice, elle a gagné sa liberté par l’étude et l’audace intellectuelle, en rejetant le chemin tout tracé qui s’ouvrait devant elle. La notion de libre arbitre fait de choix et de responsabilités a déterminé sa propre vie, et se trouve au centre de son œuvre littéraire et philosophique. La liberté individuelle à laquelle chaque être humain a droit passe par le féminisme : les deux moitiés de l’humanité doivent pouvoir s’épanouir. Franche, parfois brutale, intransigeante, Simone de Beauvoir a aussi créé et protégé une famille de cœur qu’elle n’a jamais abandonnée, inventé une relation de couple d’un nouveau genre. Elle fait partie de celles grâce à qui la révolution féministe a commencé.
A retenir de la lecture :
On se laisse happer par un récit où l’histoire personnelle et l’histoire collective sont indissociables. On se passionne pour la vie d’une femme qui a traversé le XXe siècle et l’on découvre en même temps les combats politiques, sociaux et culturels de son époque.
Citation : « Ce ne sont pas les individus qui sont responsables de l’échec du mariage : c’est l’institution elle même qui est originellement pervertie ». Simone de Beauvoir.
Aliénor ou Le règne des lions Mireille Calmel
Ecrit en 2011, ce livre est le second d’une trilogie. Le premier, « Le lit d’Aliénor », décrivait le mariage râté de cette dernière avec le roi de France, trop pieux qui ne la touchait pas sans se punir, et l’empêchait de gouverner.
Tout ce livre est le récit de Loanna de Grimwald sur la vie et les combats d’Aliénor pour diriger son empire. Le début du récit conte son entrée triomphale dans la cité de Londres au côté de son nouvel époux, dont elle est éperduement amoureuse : Henri Plantagenêt, un roi qui, lui, rêve d’un empire à conquérir, un empire digne des légendes du Roi Arthur qui courraient alors… Elle lui donnera 8 enfants dont 5 fils.
Incroyablement belle et raffinée, elle envoûte littéralement tous ceux qu’elles croisent, hommes ou femmes.
Mais c’est aussi le récit d’une maîtresse femme au caractère impétueux qui a su initier une plus grande équité entre le peuple et ses dirigeants, rabaissant le droit des puissants pour leur imposer des devoirs, favorisant les corporations, le développement et la modernisation des villes, des paroisses, développant l’art sous toutes ses formes, louant les troubadours et renouant avec l’esprit de la chevalerie. Une très grande reine, constamment aidée et soutenue par la magicienne Loanna de Grimwald et ses intuitions dans le tourbillon des cours d’amour et des champs de bataille…
J’ai une admiration pour cette reine, d’une modernité extraordinaire : pour une femme qui a vécu au XIIe siècle, elle a osé « divorcer » d’un roi !! Elle s’est montrée révolutionnaire dans ses positions et dans la gouvernance de son royaume. Femme ardente, libérée, elle a montré une résistance physique hors norme, sachant traverser la France à cheval à plus de 70 ans, et une énergie farouche pour aider ses enfants sur les différents trônes. Je trouve qu’elle est un exemple exceptionnel pour les femmes actuelles.
La troisième Hemingway Paula Mac Laine
C’est l’histoire de Martha Gellhom, qui fut l’une des plus célèbres correspondantes de guerre du 20e siècle. Elle rencontre Hemingway à Kay West lors de vacances en famille. Il tombe sous le charme de cette très belle femme blonde aux jambes interminables. Il part pour l’Espagne et elle parvient à le rejoindre en tant que correspondante de guerre et elle fait ses premiers pas dans le journalisme. De l’Espagne à l’Italie en passant par la Finlande, la Chine et la Tchécoslovaquie, elle est sur tous les fronts.
Elle fut la troisième femme d’Hemingway et la seule à le quitter. Ils s’aiment d’un amour fou mais les livres de Martha étaient sans cesse comparés à ceux d’Ernest. Leur histoire fut vite gêchée par la rivalité professionnelle, les reproches et les trahisons, il était extrêmement jaloux et ne supportait pas qu’elle s’éloigne aux 4 coins du monde. Il prétendait ne pas pouvoir vivre sans elle mais pour Martha la passion de son travail était encore plus forte et exigeante que son amour pour Ernest, elle se trouvait écartelée entre les exigences de la vie de famille et sa carrière… Ernest n’était pas non plus facile à vivre : après le succès mondial de « Pour qui sonne le glas », il a du mal à retrouver l’inspiration et sombre dans la dépression et le whisky. Elle ne le supportera pas et le quitte, malgré tout l’amour qu’elle lui portait…