Le grand Quoi : autobiographie de Valentino Achak Deng Dave Eggers
Le sud Soudan. Un garçon de 6 ans environ vit dans un village tranquille quand la guerre éclate : celle que nous avons appelée « guerre du Darfour ». Le village est exterminé mais lui réussit à s’enfuir dans la forêt avec d’autres garçons. Ils seront bientôt des milliers à fuir d’un pays à l’autre sans aide, l’Éthiopie puis le Kenya où des ONG essaient de les nourrir. Il y reste 10 ans à voir mourir ses compagnons puis a la chance enfin de partir aux USA où il rencontre d’autres difficultés…
Le Grand quoi est un livre dense, difficile à résumer, terrible et passionnant que je recommande pour l’approche qu’il donne des conflits africains et de la misère que les pays « riches » veulent ignorer.
Tu comprendras quand tu seras plus grande Virginie Grimaldi
Julia vit à Paris avec son compagnon Marc, l’homme de sa vie. La même année, elle perd son père qu’elle aime beaucoup, sa grand-mère et Marc qui se révèle être un piètre compagnon dans les épreuves. Elle abandonne son métier de psychologue dans un centre de chirurgie esthétique à Paris et accepte un poste de psy dans une maison de retraite à Biarritz, lieu où vit sa famille. Elle y arrive en mauvais état, déprimée sans avertir sa famille. En plus elle n’apprécie pas le contact avec les vieilles personnes. Pendant son séjour, elle va apprendre à les connaître et à s’enrichir de leur expérience de vie. Elle va aussi vivre des moments de partage et d’amitié avec ses collègues. Julia respectera de plus en plus les résidents au fur et à mesure de son séjour et se portera de mieux en mieux. Et l’amour serait-il au rendez-vous ?
Durant tout le livre, Virginie nous envoie ses réflexions humoristiques avec des tournures de phrases étonnantes, souvent hilarantes. Elle nous lance des vérités profondes sur la vie, sur les vieilles personnes qui sont proches de la mort en atténuant les propos grâce à son humour. C’est la vie avec ses côtés drôles, dramatiques et un côté intergénérationnel.
Valentina, une jeunesse volée Jacques Messiant
C’est une nonagénaire qui raconte sa longue vie ; elle est russe mais vit dans le Nord de la France par amour pour le prisonnier français qu’elle a connu alors qu’elle était travailleuse forcée, emmenée de Novgorod en Allemagne. Valentina a eu une enfance heureuse et insouciante jusqu’en 1941 avec l’opération Barbarossa : malgré son accord de non-agression, Hitler envahit l’Union Soviétique. Peur, souffrance, misère, famine, longues marches, long trajet en wagons à bestiaux pour arriver dans une usine d’armement. Ce n’est pas l’horreur des camps de concentration et d’extermination mais cela y ressemble. A la libération, Valentina suit son amoureux jusqu’à Roubaix, renonçant par amour à retrouver les siens.
Pour moi, l’originalité de ce roman, récit autobiographique, tient à l’arrivée de l’héroïne dans les courées de Roubaix ; elle ne parle pas français, elle est très mal reçue par ses beaux-parents qui vivent dans la misère. Ce sont surtout des belges qui sont là, plutôt rejetés par la population qui refuse ceux qui viennent « manger le pain des français » (alors qu’ils ont été appelés car la France manquait de bras pour se reconstruire après la première guerre mondiale). Valentina est venue parler de sa vie et dédicacer son livre au Furet en novembre 2017.
Noël en décembre Bernard Tirtiaux
Juin 1914, après une année universitaire à Bruxelles, Karla, fille unique d’une famille berlinoise aisée, s’apprête à rentrer chez elle sans avouer à sa famille qu’elle est enceinte. Pendant le voyage, elle accouche prématurément et confie sa fille, Luise, aux fermiers wallons qui l’ont sauvée. La guerre éclate et Luise est élevée avec les autres enfants des fermiers dont le petit Noël, de quatre ans son aîné, qui deviendra son protecteur. Et lorsque, huit ans plus tard, Karla revient chercher Luise, Noël n’aura de cesse de retrouver celle qu’il aime comme une sœur et plus encore. Noël deviendra photographe puis pilote en 1930. Une nouvelle fois, le souffle de la guerre va bouleverser leurs destins et Luise et sa famille vont disparaître dans les camps.
Ce beau roman parcourt trente années d’absence et de passion racontées par Noël comme une longue lettre adressée à Luise qu’il espère toujours retrouver. Le roman d’une famille, de deux guerres, du nazisme, une histoire qu’a écrite Bernard Tirtiaux de façon magistrale. A lire ! Coup de cœur
Tous les vivants Jayne Anne Phillips
Ce roman est inspiré d’une histoire vraie qui s’est déroulée aux Etats Unis, dans l’Illinois, dans les années 1921…
Veuve et mère de trois enfants, Asta Eicher croit sauver les siens en épousant Cornelius O. Pierson. La famille entière disparaît. L’enquête policière conduit à un serial killer qui choisit ses victimes dans les agences matrimoniales. Il jette son dévolu sur des femmes veuves qu’il tue après les avoir dépouillées de tous leurs biens.
Ce roman thriller est raconté par une journaliste qui a suivi toutes les péripéties du procès et ayant elle-même enquêté auprès des différents protagonistes mêlés à cette sordide histoire. Récit d’un drame bouleversant qui inspire à Charles Langhton son célèbre film « La nuit du Chasseur ». Ce livre est un thriller entre horreur et parabole poétique, entre réalité sordide et enchantement. Difficile de s’en détacher. Le livre m’a refermé m’a fait très forte impression longtemps après.
Trois jours et une vie Pierre Lemaître
C’est l’histoire d’un enfant qui a commis l’irréparable.
L’auteur nous décrit son comportement tout au long de son chemin d’adulte. Pour ne pas être reconnu coupable, il fera de mauvais choix parfois.
Ambiance de campagne et ses principes.
Belle écriture, contexte lourd et redondant parfois, correspondant bien au sujet.