Les lendemains Mélissa Da Costa
L’auteur nous offre un joli roman qui raconte le deuil d’une jeune femme dont l’existence à soudainement basculée et qui, incapable de continuer sans ceux qu’elle a perdus, choisit de vivre loin de tout dans la campagne profonde de l’Auvergne ?
A travers ce roman nous suivons la difficile reconstruction d’Amande doublement endeuillée suite à l’accident de moto de son mari puis la perte en couche de son bébé Manon.
Le début m’a touché et séduite, laissant entre voir un récit ayant plus de profondeur.
Ayant décidé de s’occuper du jardin abandonné qui se trouve derrière la maison, idées survenues par la découverte d’éphémérides retrouvés datant de plusieurs années de l’ancienne locataire ou toutes les indications de jardinage, d’ensemencement et d’hivernage sont expliqué disons même détaillés, ainsi que de nombreuses descriptions de recettes de cuisine et autres fabrications en tout genre, le récit devient un peu monotone.
Il y a de belles choses dans ce texte, de l’émotion de la tendresse des dialogues vifs mais l’histoire manque de rebondissement. Une histoire qui je présume séduira un large public.
V13 Emmanuelle Carrère
V13 c’est le nom de code du procès des attentats terroristes qui, le vendredi 13 novembre 2015, ont causé 130 morts au stade de France, sur les terrasses de l’est parisien, dans la salle de concert du Bataclan.
On s’y attend, émotionnellement c’est très dur, à attirer des larmes quelquefois. C’est un ouvrage bouleversant. Mais, avant tout, profondément humain.
Carrère est un grand écrivain et il sait poser les mots. Il a ce sens de l’écriture, du détail qui fait sens, et cette grande intelligence qui lui permet des analyses passionnantes, des ponts. Une curiosité qui le pousse à creuser, à chercher, ce qui rend ce texte souvent, aussi, très instructif.
Il y a aussi son humour qui permet des parenthèses qui allègent un peu l’atmosphère.
Un ouvrage fort, très fort, qui permet de suivre le procès de l’intérieur, même s’il reste beaucoup de zones d’ombres, et que, fondamentalement, on ne peut pas comprendre.
Le naufrage de Venise Isabelle Autissier
Dans ce roman, Isabelle Autissier nous rappelle (une nouvelle fois : cf Oublier Klara) que la protection de l’environnement est impératif.
Il débute sur le spectacle des flots engloutissant Venise, le système Mose composé de 78 écluses situées à l’entrée de la lagune, censé protégé la ville a cédé !
Avant le drame, la famille Guido, promoteur sans scrupule, se déchirait.
D’un côté, sa femme Alba, descendante d’une famille noble de la cité des Doges, qu’il avait épousé pour être nommé aux affaires économique de la ville.
Cette dernière croyait à la splendeur éternelle de la ville et se réfugiait dans un statut quo contemplatif du passé.
Sa fille militait pour sauvegarder Venise en luttant notamment pour le l’aménagement de la lagune et contre les énormes paquebots de croisières qui mettent à mal les fondations de la ville.
L’auteur brosse un tableau complet de tout ce qui attend Venise si rien n’est fait. Elle nous emmène dans un récit poétique de la Sérénissime.