Le pavillon des combattantes Emma Donoghue
Le récit se déroule à Dublin, pendant la guerre de 14-18, après l’insurrection irlandaise pour leur indépendance, appelée « Pâques sanglantes » de 1916.
La population anéantie, paniquée et impuissante devant la misère va devoir faire face à un nouvel ennemi, un virus inconnu : la grippe espagnole.
Ce huis clos de trois jours à l’hôpital catholique, nous fait vivre le quotidien d’un service réservé aux femmes atteintes par la pandémie, sur le point d’accoucher.
Tous les services manquent cruellement de personnel, la plupart des médecins, infirmières, brancardiers sont soient sur le front de la grande guerre ou atteints par la pandémie, voir même emprisonnés dans les geôles anglaises.
Julia, infirmière, gère seule ce service, aidée par Bridie jeune bénévole orpheline vivant au couvent, totalement inexpérimentée, son dévouement va la rendre efficace et qui au fil des jours fera découvrir à Julia la face cachée de Dublin, le côté obscur des filles-mères et le sort réservé aux orphelins dans les institutions religieuses.
Le pavillon des combattantes nous plonge dans une réalité et un lieu de l’époque ou la mort rôde, ou les accouchements sont insupportables, les moyens pour soulager ces femmes sont rudimentaires (du whisky dans de la limonade chaude) !!!
J’ai été captivée par ce récit, basé sur la solidarité, le dévouement la force de caractère de Julia et sa prise de risque pour lutter contre la mort et le côté solaire de Bridie qui vient adoucir le récit. Je recommande cette lecture, un gros coup de cœur.
Rien ne t'appartient Natacha Appanah
Tara vacille totalement suite au décès de son conjoint, Emmanuel. A sa dépression, s’ajoutent des hallucinations et son incapacité à s’occuper d’elle-même et de son environnement. Eli, le fils d’Emmanuel, lui vient en aide lorsqu’il s’en aperçoit.
Dans la seconde partie du roman, nous sommes plongés dans le passé de cette femme. Nous comprenons alors les épreuves, les traumatismes qui ont jalonné sa vie et expliquent sa grande fragilité lorsqu’elle est de nouveau face à la perte d’un être cher.
Ce roman est bien écrit, poignant et bouleversant. Il dénonce les inégalités, les violences par delà les frontières. La psychologie du personnage est bien menée, sans être édulcorée.
Ma nouvelle voisine Sarah Pinborough
Le roman se passe à Savannah, au sud des États Unis, pays où règne encore le Vaudou, et où ses adeptes jeteuses de mauvais sort y sont craintes comme la peste.
William, retraité richissime, veuf depuis peu, revient d’un voyage à Londres. A ses cotés une superbe jeune femme noire : Keisha.
Entre Marcie, deuxième épouse de Jason qui travaille dans le même cabinet d’affaires en tant qu’associée, et Keisha, des liens délétères se lient.
Keisha est une jeune femme magnifique et vénéneuse qui n’a épousé William que pour son argent, en souhaitant qu’il meure très très vite !
Entre elle et Marcie, des relations étroites se créent jusqu’à une relation sexuelle et débridée sur fond de magie et d’envoûtement.
Dans ce milieu ou seuls ne comptent que l’argent et les relations dans la haute société de Savannah, un meurtre épouvantable va être commis car la vengeance est un plat qui se mange froid, et cette vénéneuse histoire se change en triller que le lecteur n’arrive plus à lâcher.
C’est une intrigue dont le dénouement machiavélique nous surprend de plein fouet.
Le train des enfants Viola Ardone
Ce récit est inspiré de faits historiques : sur une initiative du Parti Communiste, des milliers enfants du Sud de l’Italie sont envoyés pour quelques mois dans des familles du Nord de la péninsule pour les arracher à la misère qu’a laissé la deuxième guerre mondiale.
En 1946, Amerigo, huit ans, vit misérablement dans l’une des rues pouilleuses de Naples. Pieds nus et le ventre vide, il vit de mille expédients. Sa mère décide avec beaucoup d’hésitation d’accepter l’offre du Parti Communiste et de l’envoyer quelques mois dans une famille du nord.
Après les angoisses de l’inconnu, le choc du dépaysement et le déchirement de la séparation, l’acclimatation se fait assez avantageusement.
Mais six mois plus tard, c’est le chemin inverse qu’il faut parcourir. Quel avenir au bout de ce retour ?
Le récit met l’accent sur la lutte sentimentale d’Amerigo, entre l’amour de sa famille d’accueil et la relation d’amour manqué avec sa mère, faite de déchirement et de culpabilité.
Pour grandir, Amérigo se voit contraint de choisir. Quel chemin choisira-t-il ?
Les petites reines Clémentine Beauvais - Lu par Rachel Arditi
Trois adolescentes sont la cible d’un concours humiliant dans leur établissement scolaire, les élisant respectivement « Boudin d’or, d’argent et de bronze ». Ces trois jeunes filles s’allient pour ne pas s’effondrer face à tant de méchanceté. Leur créativité, leur force et leur optimisme vont les mener vers un périple inattendu.
Ce roman, bien qu’empli d’humour, aborde des sujets fondamentaux avec justesse et bienveillance. Le féminisme, le harcèlement scolaire, les médias et réseaux sociaux, les discriminations ponctuent ce roman construit avec intelligence et légèreté.
Rachel Arditi, la « voix » narratrice de ce livre audio, nous offre une interprétation du texte agréable à écouter et met en relief les touches d’humour de l’auteur par ses facéties vocales !