Club littéraire du 8 octobre : thème « Octobre rose » et divers

Roman adulte

Tout ce que je voulais, c’était courir Anaïs Quemener

Flammarion

Anaïs Quemener est très vite attirée puis passionnée par la course à pied.  Entraînée par son père, dont elle est très proche, elle enchaîne les victoires, se lance des défis de plus en plus ambitieux.

Après son premier marathon, la “discipline reine”, elle en fera sa spécialité et y excellera.

Mais, en 2014, une boule apparaît dans son sein gauche. Aucun médecin ne s’affole. Anaïs n’a alors que 24 ans. C’est forcément bénin, au regard des dépistages proposés tardivement en France.

Une longue année s’écoule avant que son cancer du sein, grade III, ne lui soit diagnostiqué.

Anaïs met du temps à réaliser que son corps n’est plus à même de supporter des efforts physiques importants mais, malgré la chimiothérapie, la radiothérapie puis les nombreuses opérations de reconstruction mammaire, elle n’arrête jamais de se lancer des défis sportifs.

Elle continue l’entraînement, tant pour le sport que pour ne pas se sentir isolée, elle s’accroche à ses rêves avec une combativité hors du commun que ne cautionne pas le corps médical qui l’entoure, à l’exception de son oncologue.

A chaque étape de sa vie, comme de sa maladie, Anaïs “Nana”, s’accroche à la course à pied. Sa ressource essentielle pour ne pas sombrer.

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Ce récit, empli de résilience et de courage, m’a bouleversée.

Les records et capacités sportives d’Anaïs Quemener sont impressionnants. Sa force de caractère, sa détermination, son envie de se surpasser quoiqu’il arrive le sont tout autant.

Les liens humains qu’elle tisse et qui lui sont essentiels sont décrits de manière émouvante, notamment sa relation fusionnelle avec son père, toujours très présent.

La maladie est surtout abordée d’un point de vue humain plutôt que technique. Les rapports aux médecins et soignants sont particuliers et essentiels dans le processus de guérison.

J’ai adoré ce récit très inspirant qui fait relativiser, montre la puissance de la volonté et donne envie de croire en ses rêves.

Isabelle
Roman adulte

Un parfum d’encre et de liberté Sarah McCoy

Pocket

Deux époques se mêlent au fil des chapitres :

De 1859 à 1889, nous sommes plongés dans la vie de la famille Brown, à travers le portrait de Sarah. Jeune fille intelligente, combative, elle s’engage avec son père pour la cause abolitionniste.

Alors que la guerre de Sécession éclate, Sarah continue le combat, malgré l’exécution de son père. Elle rivalise d’originalité pour toujours avoir une longueur d’avance sur les esclavagistes. Des poupées sont d’abord utilisées pour transporter secrètement des cartes et informations essentielles puis finalement peintes afin de guider les esclaves vers la liberté.

Le récit d’un destin à part, d’une jeune fille en avance sur son époque, qui poursuit ses rêves et ses convictions.

En 2014, Eden et Jack emménagent dans une maison sur Apple Hill.

Le couple n’est plus très soudé à leur arrivée, souffrant de ne pas réussir à donner naissance à un enfant.

Jack, toujours très amoureux de son épouse, essaie par tous les moyens de la rendre heureuse malgré sa froideur et parfois, son agressivité.

Ils sont accueillis par tous les villageois, avec qui ils vont tisser des liens forts au fil des pages. Eden devient très proche de la petite Cléo et s’investit à la librairie de Melle Silverdash.

D’abord par intérêt financier, Eden souhaite faire enregistrer sa maison aux “Monuments Historiques”. En commençant les recherches, aidée par les villageois, elle va faire des découvertes déconcertantes; notamment, une tête de poupée peinte de manière très particulière…

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J’ai beaucoup aimé être transportée dans ces récits de vie, ces destins croisés, où il est surtout question de femmes.

L’auteur sait nous tenir en haleine en distillant de petits indices au fil des pages, afin d’éveiller notre curiosité et nous amener à comprendre comment ces familles peuvent être liées malgré les époques lointaines. Les histoires d’amour complexes enrichissent le récit et nourrissent notre impatience de connaître l’issue de l’intrigue.

Entre roman engagé et récit, ce livre bien écrit m’a beaucoup plu et m’a beaucoup appris.

Isabelle