Les chaussures italiennes Henning Mankell
Fredrik, médecin retraité, vit depuis 12 ans avec sa chienne et sa chatte sur une île d’un archipel suédois. Seul Jansson, le facteur, lui rend régulièrement visite.
Les hivers sont rudes sur cette île isolée de toute civilisation; le quotidien y est monotone.
Un beau jour, une femme débarque sur la glace avec son déambulateur. La vie de Fredrik va alors complètement basculer et être bousculée.
Nous découvrons au fil du récit le passé du médecin retraité et les circonstances qui l’ont conduit à faire ce choix de vie.
J’ai d’abord eu quelques difficultés à m’imprégner de l’histoire, assez monotone dans la première partie du roman. L’arrivée de différents personnages dans la vie de Fredrik rythme ensuite davantage le récit et nous permet de comprendre la culpabilité et les peurs ressenties par le médecin retraité.
Les notions de pardon, d’amour filial, de rédemption amènent une certaine réflexion sur le sens de la vie et ses priorités.
La princesse des glaces Camilla Läckberg
Une petite ville de Suède.
Une jeune femme est retrouvée morte dans sa baignoire par son amie d’enfance, les veines entaillées.
L’enquête conclut à un meurtre déguisé en suicide.
La vie de cette fille, pourtant d’un milieu très privilégié, se révèle ne pas être aussi idyllique qu’il y paraît.
J’ai abandonné le livre au bout d’ une centaine de pages…
L’écriture est lourde, ennuyeuse.
Trop de détails et de détours qui selon moi desservent l’intrigue.
Les personnages et leurs états d’âme m’ont ennuyée.
J’ai tout de même lu les dernières pages par curiosité et la chute m’a parue improbable.
Une grosse déception.
Marconi Park Ake Edwardson
Erik WINTER a 53 ans. Il souffre d’acouphène. Il est dépressif. Il boit beaucoup trop de whisky. Il exerce son activité à GOTEBORG. Sa femme et ses deux filles vivent en Espagne, au soleil. Il se pose un tas de questions existentielles. Et toutes ces pensées, cette ambiance déteignent sur l’enquête qu’il doit mener, avec ses collègues RINGMAR, HALDER et DJANAL. Des cadavres d’homme sont retrouvés le pantalon baissé aux genoux, les mains attachées, un sac plastique sur la tête. Le cadavre d’une femme est retrouvé avec un sac plastique sur la tête. Auprès de chaque corps, un morceau de carton (à gâteau) sur lequel est écrit à la peinture noire une lettre de l’alphabet. Je ne vais pas vous résumer l’enquête, mais c’est un roman surprenant : le déroulement de l’histoire est complexe, les dialogues parfois étranges, déconcertants, quasi surréalistes, assez absurdes… cela traîne en longueur.
J’ai déjà lu de nombreux auteurs nordiques tels que Stieg LARSSON (Millénium) Camilla LACKBERG, Jo NESBO, Arnaldur ANDRIASON, Henning MANKELL etc… Mais celui-là ne reviendra pas dans ma liste des auteurs à lire !
Le mec de la tombe d'à côté Katarina Mazetti
Désirée se rend régulièrement sur la tombe de son mari, qui a eu le mauvais goût de mourir trop jeune.
Bibliothécaire et citadine, elle vit dans un appartement tout blanc, très tendance, rempli de livres. Au cimetière, elle croise souvent le mec de la tombe d’à côté, dont l’apparence l’agace autant que le tape-à-l’œil de la stèle qu’il fleurit assidûment.
Depuis le décès de sa mère, Benny vit seul à la ferme familiale avec ses vingt-quatre vaches laitières. Il s’en sort comme il peut, avec son bon sens paysan et une sacrée dose d’autodérision. Chaque fois qu’il la rencontre, il est exaspéré par sa voisine de cimetière, « la crevette » qui occupe le banc d’à côté, son bonnet de feutre et son petit carnet de poésie.
Un jour pourtant, un sourire éclate simultanément sur leurs lèvres et ils en restent tous deux éblouis…
C’est le début d’une passion dévorante et cocasse. Elle ne sait pas cuisiner, il lit tout au plus un livre par an. Elle veut aller à l’opéra, lui doit traire les vaches. Il traîne avec lui une odeur d’étable, elle vit dans un intérieur aseptisé. Mais leur passion amoureuse est sans borne…
J’ai adoré ce livre, romantique, plein d’amour tendre et débridé.
Avec un humour décapant, il nous livre une illustration du choc des univers différents : citadins contre agriculteurs, temps libre contre temps contraint par les impératifs de l’élevage des vaches ….
L’ensemble est plein de fraîcheur et les situations souvent drôles.
La fin est inattendue et originale…
Bref un très bon petit livre !
Les gens de Hemsö August Strinberg
« Depuis la véranda, la vue était magnifique : la crique bordée de roseaux, la longue et verte prairie de la fontaine, un chemin creux, dans le pré aux veaux, qui permettait d’apercevoir les voiles, au loin, dans la passe. » Ce domaine agricole remis à neuf, c’est à Carlsson qu’on le doit !
Mais sur l’île, « l’intrus » n’a pas que des amis… ! »
Les Gens de Hemsö est un roman presque paisible dans l’œuvre de Strindberg (1849-1912).
Le dramaturge met ici en scène des personnages portés par la vie, paysans ou marins, sans échafauder de grandes théories comme il le fera par la suite.
Le résultat ? Un roman qui, s’il s’inscrit très bien dans un lieu (une petite île au large de Stockholm) et une époque (le milieu du XIXe siècle), n’est pas pour autant daté. Les relations épiques entre les uns et les autres sont d’hier et elles sont d’aujourd’hui ; les rivalités de toutes sortes tissent la trame sociale de ce livre.
Par l’universalité de ses thèmes, au théâtre comme dans ses romans, August Strindberg demeure un auteur on ne peut plus contemporain.
Un paysan du continent doit aller chercher du travail dans une ferme de l’archipel de Stockholm. Le livre relate les difficultés qu’il rencontre pour s’intégrer, lui, l’homme de la terre, aux îliens, chasseurs et pêcheurs, qui voient d’un assez mauvais œil l’arrivée de cet intrus. Il réussit assez bien mais la vie sur l’île est très dure ….
Le livre se lit facilement. Il est même drôle et cocasse par endroits.
Le bal des folles Victoria Mas
En 1885, le célèbre professeur Charcot dirige l’ hôpital de la Salpêtrière et ouvre le premier service des hystériques où sont enfermées celles que la société bien pensante ne veut plus voir : prostituées, dépressives, femmes violentées…
Parmi elles, Eugénie, fille de bonne famille, y est internée par son père car elle affirme communiquer avec les défunts.
Un premier roman puissant, féministe, investit, où l on découvre les essais cliniques du professeur Charcot sur de pauvres malheureuses.
Exibées telles des bêtes de foire lors de démonstrations publiques où est convié le tout Paris et, une fois l’an, lors du » bal des folles » au sein de l hôpital où la bourgeoisie se presse pour s’encanailler parmi les internées déguisées pour l’occasion.
Victoria Mas réussit le tour de force de nous livrer, à partir d’une réalité historique, un roman poignant.
On frémit en découvrant l’ histoire de ces femmes, malmenées par la vie, abandonnées et livrées, au nom de la médecine, aux tout puissant et idolâtré Charcot.
Une époque où l’homme est roi, et le médecin Dieu tout puissant.
Pourtant ces femmes se soutiennent, et trouvent un peu de joie en s’accrochant à de petits riens.
Enfin, l’Histoire, romancée, nous livre une belle histoire à travers celle de Louise et le roman s’achève sur une note d’ espoir.
Blackwater Michael McDowell
Alabama, début du XXème siècle.
Alors que la crûe de la rivière perdido a dévasté la ville du même nom, une étrange jeune femme, Elinor, est retrouvée dans une chambre de l’hôtel inondé.
Recueillie au sein de la famille Caskey, puissants propriétaires terriens, par le fils Oskar, elle se heurte à l’hostilité de la machiavélique et manipulatrice matriarche.
Elinor, mystérieuse et forte, va peu à peu s’immiscer dans ce clan et dérouler son plan au fil des décennies jusqu’à dévoiler sa vraie nature.
Cette Saga familiale en six tomes m’ a subjuguée.
Une plongée dans l’ Amérique profonde, de la grande dépression jusqu’à la lutte pour les droits civiques.
L’auteur, décédé du SIDA en 1999, aborde les thèmes de la famille et de la vengeance avec une écriture limpide, puissante et claire, s’impliquant fortement dans les causes de son siècle (et du nôtre), telles que l’homosexualité, le racisme ou la condition féminine.
Les personnages sont un panel des émotions humaines, les meilleures comme les pires.
L’étrangeté, le fantastique sont omniprésents à travers le personnage central d’Elinor mi- femme mi- créature.
Après avoir découvert le premier tome (offert), j’ ai aussitôt acheté et dévoré les cinq autres.
Une saga addictive, parue en 1983 aux USA et éditée l’année dernière en France chez Mr Toussaint Louverture qui a travaillé les couvertures pour en faire de véritables objets de décoration pour embellir une bibliothèque.
J’ai quitté à regret la ville de Perdido et l’âme de la rivière m’accompagne encore.
Sara Perche ti amo Serena Guiliano
J’ai lu Luna de Serena GIULIANO que j’avais beaucoup aimé, roman plein de légèreté qui se passait dans la ville de Naples,
SARA PERCHE TI AMO se déroule dans l’île de PROCIDA au sud de Italie ou Alba, Gabrielle, Nino, Vincent et Giovanni passent leurs vacances tous les étés.
C’est une suite d’ apéros en terrasse, de repas sous la Pergola, d’une finale de coupe d’Europe de foot à une excursion sur l’île d’ISCHIA, beaucoup de banalités
Gabrielle vient d’avoir un bébé, la conversation tourne autour de la grossesse, la maternité, la crise du couple, le rapport au corps, le désir… tout est stéréotypé, superficiel. Les personnages sont sans profondeur, sans épaisseur. Tout est fade !
Au nom de nos soeurs Cristina Alger
Le courage d’une femme peut-il avoir raison de la violence des hommes ? Nell, agent du FBI, est revenue à Long Island, lieu de son enfance, pour les obsèques de son père, un inspecteur de police mort accidentellement. Mais le meurtre sauvage de deux femmes l’entraîne dans une enquête troublante…
Alors que des vérités insoupçonnées sur son père et sur des membres de la police se dévoilent, de terribles souvenirs rejaillissent : la disparition de sa mère, assassinée quand Nell n’avait que sept ans.
Sur fond de corruption et de drame familial, Cristina Alger, l’auteure de Park Avenue, signe un puissant thriller brûlant d’actualité. Best-seller aux USA, Au nom de nos sœurs l’impose parmi les auteures du genre.
Très bon roman policier que je recommande.
Dédicace : « Au nom de nos sœurs » est ce qui se fait de mieux en matière de suspense psychologique : nuancé, et plein de surprises que vous ne voyez vraiment pas venir. Cristina Alger est mon genre d’écrivain, aussi subtile sur la page qu’elle est réaliste. » Harlan Coben
Le défi de Jerusalem Eric Emmanuel Schmitt
EES est contacté par le Vatican (à la demande du pape) pour lui faire la proposition d’effectuer un voyage en terre sainte, qui pourrait déboucher sur un carnet de voyage, un journal et peut-être un livre.
Il se retrouve donc en terre sainte en pèlerinage avec un autre groupe de pèlerins réunionnais.
Visite au pas de course, de Jérusalem, Nazareth, Bethléem, Capharnaüm « marcher la-bas où tout a débuté » au confluent des trois religions monothéistes, Bible en tête, évangiles en main et cahier de note.
De ce récit ressort un compte rendu souvent drôle, mais très intéressant et surtout instructif sur l’interprétation, la compréhension des évangiles au cours des siècles (entre l’ancien et le nouveau testament)
Ses observations le conduisent à une certaine irritation devant le tohu-bohu urbain et le flot de bimbeloteries à destination des hordes de touristes.
EES lors de ce récit se pose de nombreuses questions ! Et est loin d’imposer et même de justifier sa foi découverte dans le Hoggar (cf La nuit de Feu)
Je cite EES : Chacun trouvera ses propres réponses « tout relève de la croyance quand il s’agit d’appréhender ce que nous ignorons »
Très beau récit que l’on soit croyant ou pas, notamment la découverte et la description des sites dans les villes citées plus haut (ce livre a été dédicacé par le pape)