T.H.U.G., The hate u give (La haine qu'on donne) Angie Thomas
« Thug life » n’est pas seulement une expression du parler de la rue. Inventée par Tupac Shakur, elle est l’acronyme de la phrase « The Hate You Give little Infants fucks everybody » : un écho à « ce dont la société nous abreuve et qui se retourne contre elle plus tard ». Lu quasiment d’une traite, « The hate you give » a résonné chez moi autant que le sentiment que notre société déraisonne. L’histoire se passe quelque part aux Etats-Unis, sur fond d’émeutes raciales, de ghettoïsation des personnes d’origines immigrées et de mépris envers les classes pauvres. Ce qui est marquant, c’est qu’il est assez facile de transposer cette histoire à la France : Starr, jeune fille de 16 ans prise entre les deux feux des gangs de son quartier de noirs et de son école privée de blancs, se serait heurtée chez nous aussi aux mêmes barrières médiatiques et institutionnelles lorsqu’elle se bat pour faire reconnaître le meurtre de son ami Khalil comme le fruit d’une « bavure » policière. Un roman classé « jeunesse » mais qui parlera aussi beaucoup aux adultes sensibles à ces problèmes sociaux…
Le mariage de plaisir Tahar Ben Jelloun
« Il était une fois… » ; ainsi débute ce roman en forme de conte, histoire d’amour entre un homme blanc, marocain marié, et une femme noire, peule célibataire. Une histoire qui se poursuit sur plusieurs générations entre deux cultures opposées ; chez lui, tout est codé, dicté par le rigorisme religieux ; chez elle, avec l’aval des ancêtres, tout est liberté. Chez lui, l’homme dispose du corps de la femme ; chez elle, la femme dispose de son propre corps. Ce mariage de plaisir permis par l’islam trouvera bien évidemment ses limites, se heurtant au lourd carcan des traditions musulmanes. Si la forme et le ton sont poétiques, le fond restitue avec force la violence du racisme au Maroc, entre ethnies d’un même continent, l’Afrique.
Cette histoire trouve chez nous un écho à la fois très actuel et très culturel. Et comme Monsieur Ben Jelloun fait partie de l’académie Goncourt, c’est largement suffisant pour donner envie de le lire.
L'ange de Marchmont Hall Lucinda Riley
L’ange de Marchmont Hall propose une intrigue familiale sur plusieurs générations très complexes qui mêle histoire familiale, drame et suspense… L’histoire se déroule sur un bon rythme avec des surprises bien positionnées qui donnent du sens à toute l’histoire. Les personnages sont attachants et comme toujours avec Lucinda Riley, ce roman est très bien écrit, son talent n’est que confirmé.
Un vrai coup de cœur comme je les adore !!!!!
Le monstre est de retour ! Michaël Escoffier
Un album rigolo dont l’intérêt réside en l’interaction des animaux avec un monstre, qui s’avère être le lecteur… Les trois compères-souris complotent afin d’échapper à ses griffes… pour finir par l’apprivoiser progressivement ! Réjouissant !
Hipster than ever James
Dans un graphisme dépouillé et un scénario minimaliste, James nous offre une série de portraits ciselés de Byron Uysses Orson, hipster et fat de son état. Railleries et brocards sont au rendez-vous. Si comme moi vous aimez la drôlerie et l’impertinence, cette BD est faite pour vous.
L'île des oubliés Victoria Hislop
Une saga familiale simple et émouvante avec ses secrets de famille qui nous emporte en partie sur l’île de Spinalona où vivent des lépreux et en Crète. Nous découvrons la façon dont ils avaient aménagé leur île et réussi à enjoliver leur quotidien mais aussi comment ils étaient traités par leur pays. Nous découvrons au fil de notre lecture un pays, ses coutumes et la dure vie des pécheurs sous un climat qui n’est pas toujours clément .
Je recommande ce roman qui vous passionnera de la première à la dernière page.
Hit the road Collectif
Ce “beau livre” aux photographies magnifiques nous transporte dans de sublimes paysages aux quatre coins du monde !
Nous rêvons à travers le regard de ceux qui ont choisi la vie nomade dans un véhicule aménagé.
Pour les passionnés de mécaniques, voyages, évasion, aventure… enfin bref, pour tous !
Attention livre en anglais !
Les princesses ont les cheveux jusqu'aux fesses Jules
Les princesses ont les cheveux jusqu’aux fesses… c’est tellement ça ! Je me suis reconnue dans la cour de l’école primaire quand j’avais 7 ans, la coupe au carré, à fantasmer sur mon entrée au club des beaux cheveux longs… et pourtant, y’a-t-il beaucoup de choses à envier sous leur crinière ? Drôle et mordant, même si la petite vengeance n’est pas très approuvable… !
Loin des bras Metin Arditi
J’ai aimé cette histoire d’un institut privé suisse à la fin des années 50, à la veille de changer de propriétaire. Enseignants et enfants sont tous des blessés de la vie et y trouvent là un refuge. Metin ARDITI exprime les mal-être de ces professeurs par petites touches à travers la vie de l’établissement et son charme suranné. Il en brosse de jolis portraits les rendant attachants sans jamais tomber dans l’excès ou la caricature. Le style est fluide, rythmé, agréable à lire : un bon moment de lecture.
Pays provisoire Fanny Tonnelier
Une modiste originaire de Savoie s’installe à Saint Petersbourg. Mais en 1917, elle est contrainte de fuir à cause de la guerre. Elle nous raconte, dans ce roman, son périlleux retour vers la France à travers les pays qu’elle traverse alors que la guerre fait rage. Après bien des mésaventures, elle arrive enfin à Paris et recommence son métier de modiste.
C’est le premier roman de Fanny TONNELIER et l’on sent bien qu’elle a du beaucoup se documenter tant les descriptions sont réussies et donc le rythme de lecture de ce livre est enlevé… En effet, au début du 20ème siècle, des travailleuses françaises sont parties de leur plein gré travailler en Russie. Un coup de coeur !